Quel est l’impact de nos croyances intérieures lorsque nous nous interrogeons sur notre avenir et nos envies de changement ? Les recherches issues de la psychologie positive montrent qu’il est déterminant mais que nous avons aussi la possibilité d’agir sur lui.
Avant de devenir le fondateur de la psychologie positive, Martin SELIGMAN, professeur de psychologie américain, s’est fait connaître par ses recherches sur l’ « impuissance apprise » (learned helplessness) qui désigne un état où l’individu a la conviction qu’il ne peut jouer aucun rôle déterminant dans sa vie et adopte de ce fait une attitude résignée et passive, proche du désespoir.
Les observations de Seligman montrent que ce sentiment d’impuissance dépend du « style explicatif » de l’individu, c’est-à-dire de sa façon de s’expliquer les événements auxquels il fait face. Même dans des situations où il pourrait agir, il se résigne parce que pour lui les événements négatifs sont : permanents (« C’est toujours pareil ! ») et généraux (« Tout s’écroule ! »). Une autre dimension est celle de la personnalisation (« C’est de ma faute ! ») mais elle touche plus spécifiquement les personnes dépressives qui ont tendance à trop se rendre responsable des événements négatifs et pas assez des événements positifs.
Si « c’est toujours pareil », si « c’est une catastrophe généralisée » et si en plus « j’en suis le seul coupable » ; à quoi bon agir ? Mieux vaut rester là à ne rien faire en attendant que ça passe. Un style de pensée pessimiste nous paralyse et par là-même entrave toute démarche de changement. C’est pourquoi il convient d’être attentif à nos croyances et à notre style de pensée.
Faites l’expérience, regardez la liste ci-dessous et demandez-vous si certaines de ces pensées vous sont fréquentes :
□ Je suis nul(le)
□ Je ne suis bon(ne) à rien
□ Je n’arrive jamais à rien
□ Je ne trouverai jamais
□ Je me sens impuissant (e)
□ Ça n’est pas pour moi
□ Ça ne vaut pas la peine
□ C’est perdu d’avance
□ Je ne finis jamais rien
□ Je n’ai pas de volonté
□ Ils vont se moquer de moi
□ On ne peut rien changer, c’est comme ça
Si c’est le cas et que fréquemment vous expérimentez ce type de pensée, et bien j’ai une bonne nouvelle pour vous : vous pouvez changer çà !
L’optimisme, ça s’apprend
A travers le concept d’ « optimisme appris », Seligman a démontré que nous pouvions augmenter notre degré d’optimisme et donc diminuer l’impact des pensées négatives qui nous poussent à la résignation et nous empêchent de persévérer face aux épreuves. Si nous sommes attentifs à notre dialogue intérieur, nous avons la possibilité de déconstruire les pensées négatives lorsqu’elles se présentent pour les remettre en question et nous en libérer.
C’est la méthode ABCDE :
A – ADVERSITE : ce sont les épreuves et les moments difficiles
B – CROYANCES (Beliefs en anglais) : le filtre à travers lequel nous allons interpréter les événements négatifs. Un pessimiste va se dire : « les choses ne changeront jamais, c’est catastrophique, c’est de ma faute ». Alors que l’optimiste va penser : « Cette situation est temporaire, limitée à un secteur de ma vie, je ferai mieux la prochaine fois ».
C – CONSÉQUENCES : nos croyances ont des conséquences sur nos actions et notre état d’esprit. Pessimiste, nous risquons de perdre notre motivation et de nous résigner. Optimiste, nous n’allons pas nous laisser déstabiliser et nous allons continuer à avancer.
D – CONTESTATION ( Disputation en anglais) : la prise de conscience de la croyance permet sa remise en question, sa contestation : « Est-ce vraiment une catastrophe internationale ? » , « Est-ce que vraiment cela m’arrive tout le temps ? ».
E – ENERGIE : la contestation efficace de la croyance va permettre de modifier ses réactions et de passer de l’abattement et la résignation à l’action et la persévérance.
Martin Seligman dans son livre La force de l’optimisme détaille cette méthode et donne de nombreuses techniques qui ont démontré leur efficacité.
Ce qu’il faut retenir, c’est que nos croyances ne sont que … des croyances !
Nous avons la possibilité de changer notre regard sur les événements pour ne pas nous laisser emporter par le tourbillon des pensées négatives. Seulement l’ « optimisme appris » suppose l’apprentissage. Comme un sport, il faut de la patience et de l’entrainement.