Apprenez à mettre en avant vos talents et vos compétences pour démontrer que vous serez la personne qui va réussir dans la fonction proposée.
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On insiste souvent sur l’importance du langage non-verbal dans la communication avec autrui. Mais quelle influence a-t-il sur la personne elle-même ? Amy Cuddy de l’université de Harvard et Dana Carney de l’université de Berkley ont conduit une étude passionnante sur les bénéfices des postures de pouvoir avant un entretien d’embauche. L’objectif était de mesurer si la modification de son comportement non-verbal avant l’évaluation pouvait augmenter la performance des participants ou à l’inverse la diminuer.
Cuddy et Carney avaient remarqué que le plus souvent les candidats qui attendent de passer un entretien se replient sur leur chaise ou bien prennent une attitude voûtée pour consulter leur portable. Mais que se passerait-il si, juste avant l’entretien, les candidats adoptaient les postures physiques inverses d’ouverture et d’extension qui sont les signes d’expression de la puissance notamment dans le monde animal ?
La découverte de ces psychologues est que non seulement ces postures représentent la puissance mais qu’elles la produisent ! En adoptant préalablement pendant quelques minutes ces postures les candidats augmentaient leur sentiment de pouvoir personnel, leur confiance et leur tolérance au stress. Ce qui se traduisait physiquement chez eux par une augmentation de la testostérone (hormone de dominance) et une baisse de la cortisol (hormone liée au stress) ! A l’opposé des candidats ayant adopté des postures de fermeture et de contraction chez qui la cortisol augmentait et la testostérone baissait.
Du côté des évaluateurs, la perception s’est révélée bien plus favorable à l’égard de ceux qui avaient adopté des positions de puissance.
Aussi, ne négligez pas le langage non-verbal dans vos interactions avec les autres mais aussi avec vous-même. Il ne s’agit pas d’arriver devant un recruteur en bombant le torse les bras en V mais rien ne vous empêche de le faire discrètement dans l’ascenseur avant d’arriver !
Dans les années 70, une journaliste américaine, Gail Sheehy, remportait un énorme succès avec son livre « Passages » dans lequel elle montrait que la vie adulte était marquée par une série de « crises » parfaitement naturelles et normales qu’il était possible de connaître et d’anticiper afin de mieux les traverser. 20 ans plus tard dans un nouvel ouvrage, après avoir enquêté auprès de milliers d’hommes et de femmes, elle exprimait son étonnement devant la rapidité des transformations qui s’étaient produites dans notre société donnant à son champ d’étude des prolongements inattendus. En plaisantant, elle écrivait :« Personne ne nous a préparé à la possibilité que nous pourrions vivre assez longtemps pour oublier le nom de le première personne avec qui nous nous sommes mariés ! ».
L’allongement de la durée de la vie mais aussi l’évolution de la société ont bouleversé nos cycles de vie. Comme si nous pouvions désormais vivre plusieurs existences en une seule et cela quel que soit le domaine : personnel, familial ou professionnel. Nous sommes ainsi conduits à régulièrement devoir nous réinventer. Le paradoxe vient alors du fait qu’au moment où le rythme du changement s’accélère, nous semblons profondément démunis pour l’affronter.
Contrairement aux sociétés traditionnelles qui avaient élaboré un savoir collectif et des rituels de passage pour faire face aux transitions, nous sommes désormais livrés à nous-mêmes. Il s’agit pourtant d’étapes souvent difficiles, surtout si nous n’avons pas conscience de ce qui se joue à ce moment-là, car chaque cycle vient, plus ou moins profondément, réinterroger notre identité, notre avenir et la signification de notre existence.
William Bridges, consultant et écrivain américain, opère une distinction entre le changement et la transition : là où le changement désigne une réalité concrète, objective (comme un licenciement, un déménagement, ou une naissance), le mot « transition » quant à lui désigne une réalité psychologique, subjective, d’adaptation interne aux événements.
Cela implique que nous pouvons tous vivre des changements mais sans pour autant effectuer les transitions psychologiques nécessaires pour nous y adapter et en faire des occasions de renouveau. Cette distinction permet aussi de comprendre la différence entre des cycles de vie sources de croissance personnelle et des scénarios de répétitions qui produisent extérieurement du changement mais qui psychologiquement conduisent à la répétition du même et donc à une stagnation.
Bridges s’est appuyé sur l’étude des rites de passage pour décrire les 3 étapes du processus de transition :
– La fin : détachement d’une période passée et de l’identité qui lui correspondait. On clôt un chapitre.
– La « zone neutre » : période de vide et de désorientation mais aussi d’exploration.
– Le nouveau départ : une nouvelle identité émerge, un nouveau chapitre s’ouvre.
Le paradoxe de ce processus est qu’il « commence par la fin et se termine par le commencement » ! La fin d’un cycle et l’avènement d’un nouveau provoquent « une crise », c’est-à-dire une tension entre ce qui se défait et ce qui se propose. Cette période de marge constitue un enjeu majeur. D’un côté, ce qui faisait notre équilibre ne tient plus, l’inconfort s’installe et nous voudrions que cela s’arrête au plus vite. Nous sommes désorientés, comme bloqués dans un labyrinthe. De l’autre, ce temps d’arrêt permet de réévaluer notre vie et d’explorer de nouvelles possibilités.
Cette expérience symbolique de mort, d’errance et de renaissance était au cœur des rituels de passage des sociétés traditionnelles : « Si nous entreprenons d’examiner les nombreux et étranges rituels des tribus primitives et des grandes civilisations du passé, il devient manifeste que leur but et leur action réels étaient d’aider les hommes à franchir ces seuils de transformation, ces seuils difficiles qui requièrent un changement des structures non seulement de la vie consciente, mais aussi de la vie inconsciente. Les rites dits de passage, qui tiennent une place si importante dans la vie des sociétés primitives (rituels de la naissance, de l’attribution du nom, de la puberté, du mariage, des funérailles, etc.), se caractérisent par des pratiques solennelles de séparation, généralement très pénibles, par lesquelles l’esprit rompt radicalement avec les attitudes, les attachements et les formes de vie correspondant au stade de développement qu’il s’agit de dépasser. Ensuite vient un temps plus ou moins long de retraite, pendant lequel sont accomplis des rites destinés à faire connaitre à l’ « aventurier de la vie » les formes et les sentiments qui conviennent à son nouvel état ; de sorte que, lorsque le moment viendra pour lui de réintégrer son monde habituel, l’initié sera pratiquement né de nouveau. » (Joseph Campbell, Le héros aux mille et un visages).
Si les rituels qui nous aidaient à vivre cette réalité cyclique sont de moins en moins présents dans nos sociétés, on peut constater, au-delà de l’oubli, un certain rejet social de ces « crises » lorsqu’elles se manifestent. Si elles prennent trop d’ampleur, le conseil sera souvent « va voir un psy ». Sous-entendu, « va te faire soigner ! ». On pathologise le processus naturel de changement qui fait de la vie une succession de passages. Mais faut-il voir ces « crises » uniquement comme les conséquences d’une problématique psychologique personnelle ? Ne faut-il pas les réintégrer dans leur normalité ? Leur banalité ? Cela permettrait alors de s’y préparer et d’apprendre à les accompagner pour qu’elles produisent leur fonction de renouvellement.